Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mistery
11 décembre 2009

Mon conte moderne

Comme j'ai beaucoup aimé le petit conte qu'avait écrit maxivirus ici et que je suis impatiente de lire celui qu'il nous a concocté pour Noël, je me suis moi aussi livrée au petit jeu de l'écriture d'un conte. Je remercie au passage maxivirus pour ses relectures et ses conseils.


Il était une fois dans un pays très très très lointain une princesse prénommée Oneira. Cette princesse-là n'avait rien d'une princesse ordinaire, elle savait s'amuser, profiter de la vie, on ne comptait plus toutes les bêtises qu'elle avait pu faire en cachette. Comme tout le monde, notre princesse grandit et elle rencontra un prince charmant. L'histoire pourrait se terminer là, on connait tous le « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » mais ce serait bien trop facile ainsi.


Depuis quelques temps déjà, Oneira se doutait que quelque chose clochait. Où étaient ces papillons dans le ventre dont sa mère lui avait parlé lorsqu'on rencontre Son prince charmant ? Elle ne ressentait pas cela pour son prince. Par contre, cette jolie brune élancée qu'ils avaient croisée hier dans les rues du village ne l'avait pas laissée indifférente et elle ne pouvait se l'enlever de l'esprit. Se pourrait-il que... ? Non impossible, pas elle, pas comme ça. Et pourtant, avec le temps et en y réfléchissant bien, elle se rendit compte qu'elle ne pouvait plus nier l'évidence: son cœur ne pourrait battre que pour une femme, une princesse charmante. Elle se sépara du prince et c'est rendue plus forte par cette conviction, qu'elle se mit en quête d'une princesse qui pourrait embraser tout son être.


Mais c'était sans compter sur une sorcière qui, en croisant sa route un jour, fut jalouse de son extrême beauté et de ses rêves retrouvés. Elle lui jeta le sort le plus machiavélique qui soit en lui envoyant l'ogre des ombres ou le mangeur d'espoir comme certains l'appellent. L'ogre des ombres n'a pas d'existence physique, c'est dans l'esprit de l'ensorcelé qu'il se cache. Oneira se réfugia dans sa haute tour emprisonnée par ses propres démons, ne sachant comment s'en défaire. La sorcière, toute heureuse que son sort ait marché, se réjouissait de voir le désespoir s'abattre sur Oneira.


Personne au village ne se rendit compte du grave danger encouru par la princesse, on se disait que peut-être elle s'était assagie et avait décidé de travailler seule à des projets destinés à la pérennité du royaume. C'est donc seule qu'Oneira dut subir les attaques de l'ogre.


Elle se mit à lire énormément, cherchant désespérément quelque chose ou quelqu'un qui pourrait l'aider. C'est ainsi qu'elle put trouver, bien enfoui dans la bibliothèque du château, un livre sur la sorcellerie et ses légendes. Elle se rendit compte que d'autres avaient été touchés par ce mal et avaient pu s'en sortir. Mais ils n'avaient pu le faire seuls. Seuls les elfes Salvatoris avaient pu les sauver et pourraient la sauver elle. Elle se mit à les implorer de venir de toutes ses forces mais rien n'y faisait, elle s'endormait tous les soirs des larmes plein les yeux.


La sorcière, qui attendait l'aboutissement de son plan, trouvait que le déclin de la princesse n'allait pas assez vite. Oneira se battait de toutes ses forces pour mettre l'ogre en échec et même si celui-ci gagnait du terrain, il ne le faisait pas aussi rapidement que la sorcière l'espérait. Il lui fallait trouver quelque chose et vite car elle perdait patience.


Son esprit tordu ne mit pas longtemps à trouver la solution. Elle devait envoyer des princesses pas très charmantes à notre Oneira pour l'amadouer et faire tomber ses défenses. Quel meilleur moyen de briser quelqu'un que de lui redonner de l'espoir pour le lui reprendre instantanément ?

Toute à sa solitude et à sa détresse, Oneira se laissa berner par les princesses successives que lui envoya la sorcière. Chaque fois qu'elle pensait pouvoir s'en sortir, la rechute n'en était que plus brutale laissant l'ogre aux portes de la victoire.


Oneira était à bout de force, l'espoir en elle s'était évaporé petit à petit. C'est dans un ultime souffle qu'elle implora une dernière fois les elfes Salvatoris. Et contre toute attente, ils répondirent, touchés qu'ils étaient par le combat héroïque que menait la princesse depuis des mois maintenant. Malgré leur aide, Oneira dût se battre encore, la force incomparable de son esprit réussissant à repousser petit à petit l'ogre hors de ses pensées. Voyant cela, la sorcière dût s'enfuir, elle ne pourrait supporter de voir le sourire de nouveau animer le visage d'Oneira.


Quelques mois passèrent, les elfes ayant fait leur travail, laissèrent la princesse tout en sachant que l'ogre ne pourrait plus l'infiltrer, elle avait acquis la force lui permettant de continuer seule son chemin de vie. Son sourire retrouvé, ce sont aussi ses rêves qui lui étaient revenus. Elle en avait plein des rêves notre Oneira, elle n'arrivait pas encore à se dire qu'ils pourraient se réaliser mais que ça faisait du bien de rêver à nouveau.


Et puis, un jour qu'elle se baladait dans le village, profitant de sa liberté retrouvée, elle croisa une des villageoises, a priori une personne bien ordinaire mais pour elle quelqu'un d'exceptionnel. C'est le souffle coupé et de la joie plein le cœur qu'elle rentra au château. Qui était cette inconnue ? L'avait-elle vue elle aussi ? Bien sur que non, pourquoi une femme comme elle poserait les yeux sur Oneira, toute princesse qu'elle était ?


Les jours suivants, elle retourna au village, espérant revoir son inconnue qui se prénommait en fait Elpída. C'est ainsi que, quelques minutes par jour elles apprirent à se connaître. Elle était littéralement subjuguée par cette femme. Quelle ne fut pas sa surprise, un jour, lorsqu'Elpída lui offrit des orchidées, ses fleurs préférées. C'en était fini de ses dernières résistances, elle était amoureuse. Elle qui ne pensait pas pouvoir aimer à nouveau, elle avait été bien vite touchée en plein cœur. Et puis, elle ne savait pourquoi, elle faisait confiance à Elpída.


Mais tout de même, un doute la submergea. Comment se pouvait-il qu'elle fasse si rapidement confiance à une inconnue ? Ne serait-ce pas un nouveau stratagème de la sorcière pour la faire rechuter ? Comment en être sûre ? Elle décida de prendre un peu de recul, de rester quelques jours au château loin de son Elpída pour pouvoir réfléchir à tout ça et éviter de se laisser emporter par la fougue qui l'animait depuis leur rencontre.


De son côté, Elpída commença à se poser des questions. Où était passée Oneira ces derniers jours ? Avait-elle fait quelque chose qui aurait pu la faire fuir ? Elle se remémora tout ce qu'elle avait pu dire ou faire depuis sa rencontre avec la princesse mais rien selon elle ne pouvait expliquer qu'elle ait disparu ainsi sans donner aucune nouvelle. Y aurait-il un rapport avec le mystère dont elle entoure son passé et surtout ces derniers longs mois où on n'a plus entendu parler d'elle au village ? Elle décida que si elle n'avait pas de nouvelles d'Oneira d'ici le lendemain, elle irait directement en chercher au château.


Et le lendemain, toujours aucun signe de la princesse. Elpída alla donc au château où on lui dit que la princesse ne voulait pas la voir, qu'elle avait besoin d'être seule. Elle insista mais en vain, les portes restèrent désespérément closes. Elle retourna au village pour se réfugier dans son cocon, qui n'avait rien d'un château mais qui avait le mérite d'être réconfortant.

Quelques jours passèrent encore et Elpída n'en pouvait plus de cette absence. Oneira reviendrait-elle un jour ?


Un matin, alors qu'elle se préparait, on frappa à sa porte. La princesse venait-elle s'expliquer ?

Elle espéra ouvrir la porte sur le sourire resplendissant d'Oneira mais au lieu de ça elle eut droit à la stature autoritaire d'un grand barbu. Elle reprit espoir lorsqu'elle vit qu'il portait le blason du royaume. Il lui amenait une missive de la part d'Oneira. Elle le remercia, referma la porte et se précipita pour l'ouvrir.


Ce qu'elle y lut n'eut aucun sens pour elle. Une sorcière ? Un ogre, des elfes ? Des princesses presque charmantes ? Jamais elle n'avait entendu parler de pareilles choses. Malgré tout, elle savait au fond d'elle que la princesse disait vrai. Et puis, tout ce qui était écrit, aussi incroyable que cela puisse paraître, donnait un sens à ces derniers mois: l'horrible femme qu'elle avait entraperçue une nuit où elle observait les étoiles, la succession de jeunes femmes qu'elle n'avait jamais vu auparavant et qui venaient vivre quelques temps au château, et même la fumée noire qu'elle avait cru voir s'échapper de la tour quelques semaines avant de rencontrer la princesse.


Elle répondit à cette lettre. Plutôt que d'essayer de convaincre la princesse de sa bonne foi, elle préféra lui raconter un peu de sa vie, de son passé à elle, comme pour s'ouvrir à celle qui malgré tout venait de prendre un risque en lui expliquant ce qui lui était arrivé. Elle lui parla également de ces signes qu'elle avait vu mais auxquels elle n'avait prêté aucune attention jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à cette lettre. Elle espérait que la sincérité qui se dégageait de ses mots suffirait à rassurer la princesse sur ses intentions.


Oneira reçut la lettre. Tout d'abord elle ne sut quoi en penser. Elle voulait tellement y croire, se laisser gagner par la confiance que lui inspirait Elpída. Et puis, par dessus tout, sa présence lui manquait, elle avait déjà du mal à tenir quelques jours loin d'elle alors toute une vie ? Elle réfléchit encore. Si tout ça n'était qu'un piège de la sorcière, elle pourrait retomber dans l'enfer. Mais en même temps, la situation n'était plus la même. Les princesses presque parfaites avaient profité de sa détresse. Maintenant, elle était plus forte que jamais, prête à tout affronter. Et si à l'inverse Elpída disait vrai, ce serait jouer le jeu de la sorcière que de refuser le bonheur à portée de main.


Elle décida que ses sentiments pour Elpída valaient la peine qu'elle prenne le risque de souffrir à nouveau. « Après tout, l'amour est un risque que l'on doit prendre pour être heureux non ? »

Elle réussit à combattre ses derniers doutes pour inviter la femme de son cœur au château. Elle lui ferait visiter la serre et peut-être que là, parmi tous ces parfums, elle trouverait le courage de lui avouer ses sentiments.


Le jour de la venue d'Elpída au château approchant à grand pas, Oneira sentait la tension monter en elle. Il fallait qu'elle lui déclare son amour, elle ne pourrait plus tenir autrement. Elle avait toujours quelques craintes mais elle avait décidé que ça ne devait pas l'empêcher d'ouvrir son cœur.


Comme prévu, elle attendit de se retrouver seule avec son amour dans la serre. Elle avait préparé une petite surprise, une place d'honneur pour les orchidées qu'Elpída lui avait offertes. Et c'est devant ses fleurs préférées qu'elle prit le risque de changer sa vie. Elle dit à Elpída qu'elle pensait à elle en voyant des orchidées, qu'en la regardant dans les yeux elle avait l'impression d'y voir ces fleurs, rien d'étonnant donc à ce que son regard lui fasse un effet aussi surnaturel.


Elpída, émue par ses mots et sachant à quel point il lui était difficile de s'ouvrir sur ses sentiments, prit délicatement le visage de la princesse entre ses mains et avançant lentement ses lèvres vers celles d'Oneira, elle y déposa un baiser d'une tendresse infinie. Les jambes d'Oneira défaillirent sous le poids de l'émotion et elle se serra très fort dans les bras de sa princesse charmante.


Elle n'avait plus de doutes à ce moment-là. Aucune sorcière, aussi puissante soit elle, ne pouvait contrefaire ce qu'elle ressentait, des émotions si pures que son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine. Et les yeux d'Elpída qui la regardaient si intensément... Jamais elle ne pourrait exprimer ce qu'elle lut dans ce regard mais ce qui est sûr c'est qu'aucune promesse, aucun serment n'aurait pu avoir plus de poids. Peu importaient les statuts, pour elle, Elpída n'était pas une femme ordinaire mais une princesse, Sa princesse. Enfin, elle savait ce que sa mère avait voulu dire. Là, dans les bras de sa dulcinée, elle avait l'impression que des millions de papillons s'envolaient dans tous les sens.


C'est ainsi que le voyage d'Oneira et d'Elpída commença. Ce conte moderne ne se termine pas comme tous les autres mais il a en commun l'amour inconditionnel qui unit deux êtres, celui qui nous donne des ailes et nous fait voler bien au dessus des nuages.




Publicité
Commentaires
M
Je sais, je te taquine. J'aime bien taquiner le virus, en tout bien tout honneur bien sûr ,-).
M
Je n'ai pas commenté ici pour ne pas influencer, le lecteur, (la grande sagesse du virus étant désormais un fait établi ! mdr) puisque tu avais annoncé que j'avais été relecteur et conseilleur.<br /> <br /> Mais, j'ai adorééééééééé !<br /> <br /> Tellement que je te l'ai fait faire plus long que ta première version :)
M
Non ça compte beaucoup, c'est pour ça que je te l'ai demandé en 1er. Mais je t'ai remercié en "privé" puisque tu n'as pas réitéré ton avis ici ,-).<br /> Ben oui, les lecteurs d'ici auraient pu croire que tu n'avais pas aimé puisque tu n'avais pas commenté lol.
M
Et que moi j'ai donné mon avis en tant que premier lecteur et correcteur, ca compte pour du beurre :(
M
Virginie, tu sais quoi ? J'attendais justement ton avis sur ce conte et je suis ravie que ça t'ai plu.<br /> Et tu ne pouvais pas mieux tomber en disant que j'étais inspirée par L car c'est exactement ça.
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité